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Trois vitraux pour la chapelle de Nauroy


En concertation avec « Les Amis de Nauroy », avec leurs professeurs Céline Bourgeois et Laurent Gaudry et avec le verrier Jean-Claude Delorme les élèves de l'école ont travaillé au cours de l'année scolaire 2015 - 2016 autour du projet.

Il a fallu définir les thèmes, penser les symboles, concevoir les représentations symboliques, comprendre la technique particulière des vitraux, exécuter les dessins, les mettre en couleur puis assembler les contributions de chacun.



À partir de cartes postales du village, prêtées par des collectionneurs de l'association, les enfants choisissent leur mise en scène.



À partir des cartes, les enfants réalisent des dessins, puis découpent des morceaux afin de réaliser les éléments des vitraux, puis sélectionnent leurs choix et constituent le vitrail avec les éléments choisis.





Voici deux des maquettes réalisée par les enfants :


Durant l'été 2016, le verrier, Jean-Claude Delorme, découpe chaque verre de couleur suivant les dessins des élèves puis il les sertit, met en place le plomb, le soude, mastique, passe du Blanc de Meudon et laisse sécher.



Après des préparatifs très soignés et très bien orchestrés,

les élèves de l'école de Beine-Nauroy inaugurent les vitraux de la chapelle de Nauroy :


les familles, des descendants des habitants de Nauroy, l'harmonie, les pompiers,

nos amis réservistes de Püttlingen, les «  Amis de Nauroy »

l'amitié franco-allemande



Les vitraux rayonnent maintenant et pour la postérité dans leur écrin de la chapelle de Nauroy.

1 - Nauroy avant la Grande Guerre 1914/1918



Nauroy, petit village agricole, est situé dans une plaine et des coteaux crayeux jusqu'au sommet des collines de Moronvilliers ou « Monts de Champagne » au pied du Mont Cornillet, plantés de sapins ou cultivés (seigle, blé, sainfoin et luzerne).
Les habitants (176 en 1838, 122 en 1914) engraissent des moutons et des veaux.

L'église St-Jean-Baptiste est construite en craie, les vitraux datent de la Renaissance.
Devant le portail s'étend une place isolée de la route.

Les cieux de Champagne sont grands, ouverts à l'infini. Les sillons sont tracés dans les champs.
Les bergers du village, M. Jean-Baptiste Claux en 1836 puis M. Jean-Baptiste Coutant, passent chaque matin dans les fermes pour rassembler les moutons puis ils emmènent paître le troupeau sur les terres communales, lieux-dits « Les Usages des Gargasses », « Les Usages du chemin de Prunay », « Les Usages du chemin de Wez » ou les friches communales, lieux-dits  «Derrière le moulin », « Sur les Gros Termes », « Le chemin de Moronvilliers », « La Grévière ». Chaque soir, ils repassent dans les fermes pour rendre les moutons.
Les moutons sont engraissés pour leur viande et aussi pour leur laine travaillée dans les ateliers de filature et de tissage à domicile par huit tisseurs en 1836 : Jean-François Bayen, Jean-Baptiste Dardart, Jacques-Isidore Guénard, Pierre-François Guénard, Pierre-Rémi Hachette, Joseph Lancelot, Jean-Baptiste Lobertreau, Nicolas-Fédéré Mailliet, pour le compte des usines textiles de Reims (fabrication des articles de Reims : étoffes, flanelles, châles, tissus pour pantalons, couvertures, ...). Chaque semaine, des entreprises rémoises envoient messager et chevaux pour apporter la laine qui est tissée à domicile.
Les enfants vont à l'école du village, conduite par M. Louis Bauchet en 1836, par M. Mahut puis par M. Miart en 1885, Mme Marie-Eugénie Cornot en 1911 et aident leurs parents aux travaux des champs.
En 2015 et 2016, les enfants de l'école de Beine ont dessiné les vitraux.


2 - Nauroy pendant la Grande Guerre 1914/1918



C'est la guerre.
Pendant 4 ans, du 3 septembre 1914 au 6 octobre 1918, le village de Nauroy est occupé par les soldats allemands : les combats, les explosions, les tranchées, les combats aériens (les aviateurs Jacques Decazes et François Lefebvre, tombés au combat entre Beine et Nauroy, sont déjà représentés sur les vitraux classés de Beine).
Les régiments allemands se succèdent à quelques kilomètres du front et s'installent pour se reposer des combats dans les maisons détruites et dans des cabanes dans les bois : le 4e régiment de la Garde « Reine Augusta » (10 septembre - 18 septembre 1914), le 21e régiment royal de Prusse d'artillerie de campagne « Von Clausewitz » de Haute Silésie (18 septembre 1914 - décembre 1916), le 3e RI de la Garde « Reine Elisabeth » (12 septembre - 20 septembre 1914), le 14e régiment d'Artillerie, le 157e RI, le 62e RI, le 159e RI, le 163e RI, ...
Le village est détruit, la craie se soulève, les casques des combattants se retrouvent au milieu des trous d'obus et des décombres : casque Adrian pour les Français, casque Stahlhelm (casque d'acier) pour les Allemands.

Le ciel et la terre sont envahis par les combats. On ne reconnaît plus le village.


3 - Nauroy après la Grande Guerre 1914/1918 - Aujourd'hui



C'est la Paix ! Enfin.

Deux colombes blanches symbolisent la paix et l'amour (ces oiseaux gardent leur conjoint à vie).

L'amitié franco-allemande est représentée par deux mains serrées avec les drapeaux français et allemand en bracelets. Le cercle autour des mains symbolise une ronde d'enfants protégée par les colombes (les enfants de l'école).

Les bois et les champs ont repoussé malgré les destructions : cultures en parcelles multicolores de blé et d'orge en épis, de coquelicots, de bleuets, de luzerne, d'œillette, de betteraves, de colza, ...

Le soleil domine radieux, gage de sécurité, de bonne humeur et de prospérité.


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