FR DE
Logo du centenaire
Septembre 1914
Henri GUERIN, du 46ème régiment d'artillerie, natif de Nauroy, arrive le 11 sur la zone du front.

Quelques jours plus tôt, c'est l'avancée allemande, passant sur les villages marnais.
Le 3 septembre, les troupes de la garde arrivent à Pontfaverger, à Beine puis à Nauroy.
Pendant 3 jours, les habitants connaissent le chaos, les réquisitions et les ordres brutaux.

Le 7, tout redevient calme. Les troupes allemandes foncent à la poursuite des Français en retraite qui s'accrochent aux marais de Saint-Gond. Les troupes françaises tiennent bon et chassent les Allemands qui fuient en sens inverse.

Les Allemands prennent position sur les hauteurs des Monts de Champagne : le Cornillet, le Mont Blanc, le Mont Haut, le Mont Perché et fortifient la ligne en creusant des sapes et en posant des barbelés.
Les villages de Beine, Nauroy et Moronvilliers se retrouvent ainsi à une charnière : sur la ligne des Monts les Allemands sont solidement installés. Sur le Fort de la Pompelle et sur le fort de Brimont, l'artillerie française déploie une défense mobile jusque Tahure et la forêt d'Argonne.

La bataille va durer 4 ans.
Des dizaines de milliers d'obus sont déversés, toutes les attaques échouent. Dès que l'infanterie française se lance à l'assaut, les Allemands sortent de leurs cachettes.
A chaque bombardement, la population civile qui a voulu rester sur place, se réfugie dans les caves.
Le 19 mars 1917, c'est l'évacuation générale du front.
Les obus continuent à écraser les maisons. Des forêts, il ne reste que des moignons d'arbres calcinés. Partout dans la campagne, c'est la mort.
Des villages, il ne reste que des cendres et des ruines. Impossible de retrouver les rues et les chemins. Partout le sol est creusé de profonds entonnoirs, hérissé de barbelés, sillonné de tranchées dans tous les sens. La craie est à nu.

Monsieur Chamelot-Machet, maire de Nauroy, jure de ne pas retourner dans ce village.
Beaucoup suivent son exemple : la famille Aubert se fixe à Aigny, les Guérin à Vaudemange, les Lundy à Warmeriville.
En septembre 1919, lors de la réunion des maires des « communes mortes » à Epernay, les maires de Nauroy et Moronvilliers décident d'abandonner leurs communes déclarées « zone rouge ».

Cette zone devient un but de pèlerinage du dimanche : par train ou par taxi, des centaines de Rémois viennent visiter les tranchées encore intactes, en semaine, les jeunes démobilisés s'y amusent à faire exploser des grenades, des gourdes remplies de la poudre des cartouches récupérées.

Le temps a presque effacé toutes ces traces, la culture a repris possession de cette terre.
Mais Nauroy n'est plus.

(Renseignements écrits grâce aux témoignages des familles Guérin, Lundy, ...)


<=Retour